Une dotation symbolique dans un contexte sécuritaire tendu Port-au-Prince, 8 novembre 2025 — Dans une cérémonie tenue à la résidence officielle du Premier ministre à Musseau, le gouvernement haïtien a remis sept véhicules blindés flambant neufs aux Forces armées d'Haïti (FAd'H).
Cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’État de renforcer les capacités opérationnelles de l’armée dans un contexte où les défis sécuritaires demeurent considérables. Un geste fort de l'exécutif La cérémonie, présidée par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont Jean Michel Moïse, ministre de la Défense, et Patrick Pélissier, ministre de la Justice et de la Sécurité publique.
« Nous voulons doter nos forces armées des moyens nécessaires pour remplir leur mission constitutionnelle : défendre le territoire, soutenir la population, et restaurer la confiance dans nos institutions », a déclaré le chef du gouvernement dans son allocution. Ces blindés constituent la première phase d’une commande de dix-sept véhicules destinés aux FAd’H. Selon les autorités, ils devraient être déployés sur le terrain dans les prochaines semaines pour des opérations de sécurisation stratégique. Un signal politique et institutionnel Cette remise s’inscrit dans un effort plus large du gouvernement pour réhabiliter l’armée haïtienne, longtemps évoquée pour son manque de moyens et d’efficacité.
« L’armée d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier. Nous travaillons à la rendre professionnelle, disciplinée et proche du peuple », a affirmé le ministre de la Défense Jean Michel Moïse. Les blindés, fournis par un constructeur international partenaire, devraient servir dans des missions de soutien logistique, de transport sécurisé de troupes et d’appui aux interventions conjointes avec la Police nationale d’Haïti (PNH). Un contexte de tension et d’attentes Cette initiative intervient alors que l’insécurité persiste dans plusieurs zones de la capitale et dans certaines régions de province. La population, souvent livrée à elle-même face à la montée des groupes armés, attend des résultats concrets.
Pour de nombreux observateurs, la remise des blindés est à la fois symbolique et pragmatique : un signal de fermeté, mais aussi une mise à l’épreuve des FAd’H. « C'est une étape importante, mais la vraie victoire sera dans la gestion, la discipline et la coordination entre les forces », estime le politologue haïtien Frantz Benoît. Entre espoir et prudence Si la mesure est saluée par une partie de la population, d’autres expriment des inquiétudes quant à l’usage de ces équipements militaires. Les organisations de défense des droits humains rappellent la nécessité de garantir la transparence et la responsabilité dans leur déploiement.
« Les blindés doivent servir à protéger les citoyens, pas à les intimider. L’État doit être exemplaire », avertit Marie-Claude Joseph, membre du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Vers une stratégie de sécurité nationale ? La réussite de cette initiative dépendra de la capacité du gouvernement à l’intégrer dans une stratégie globale de sécurité. Formation des soldats, entretien du matériel, coordination avec la PNH : autant de défis logistiques et institutionnels encore à relever. « Nous ne voulons pas seulement une armée équipée, mais une armée efficace et respectée », a conclu le Premier ministre Fils-Aimé.
Une étape, pas une fin
La remise des sept blindés aux Forces armées d’Haïti marque une avancée tangible dans le renforcement de la défense nationale. Mais au-delà de l’image et du symbole, cette modernisation devra se traduire par des résultats visibles sur le terrain, pour que l’armée retrouve son rôle de pilier de la souveraineté nationale.
