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Trump reçoit Mohammed ben Salmane : entre réhabilitation diplomatique et enjeux géopolitiques

 


Ce mardi 18 novembre 2025, Donald Trump a accueilli à la Maison Blanche le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) dans une mise en grandiose, marquant une étape symbolique forte dans leurs relations et soulignant des ambitions géopolitiques majeures, notamment sur la question d'Israël. 

Un accueil solennel et stratégique Le prince héritier saoudien, qui dirige de facto l’Arabie saoudite, a été reçu avec tous les honneurs : cérémonies, garde à cheval, survol d’avions de combat, et dîner de gala sont venus sceller ce moment diplomatique. Donald Trump, visiblement chaleureux, salue MBS comme un « ami de longue date » et un dirigeant « extrêmement respecté ».

Des pactes économiques et de défense ambitieux Lors de leur entrevue, les deux hommes ont annoncé des engagements massifs : 

  • Record d'investissement saoudien : MBS a promis d'augmenter les investissements de Riyad aux États-Unis, passant de 600 milliards à près de 1 000 milliards de dollars. 
  • Coopération militaire : Trump s’est engagé à autoriser la vente de chasseurs F-35, des avions de combat de pointe. 
  • Nucléaire civil : Un accord-cadre entre les deux pays a été signé pour renforcer leur partenariat dans ce secteur stratégique.

La normalisation avec Israël : un dossier sensé L’un des sujets les plus surveillés de cette visite était la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, un projet longtemps porté par Trump. 

Selon MBS, Riyad « souhaite faire partie des accords d’Abraham », tout en insistant sur la nécessité d’un « chemin clair vers une solution à deux États » pour les Palestiniens. Cette position pourrait représenter une ouverture diplomatique majeure, bien que la guerre à Gaza et les divergences régionales fassent le chemin complexe.

Le fantôme de Khashoggi : une réhabilitation controversée

Cette réception s’apparente aussi à une réhabilitation pour le prince héritier véritable, longtemps discuté sur la scène internationale, en particulier à cause de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Trump a pris sa défense avec véhémence, affirmant que MBS « n’était pas au courant » des détails de l’affaire. De son côté, le prince a qualifié le meurtre de « douleur » et d’« énorme erreur », sans toutefois proposer de véritable réparation.

Une alliance aux multiples visages Cette rencontre témoigne d’un rapprochement stratégique entre Washington et Riyad, fondé sur des intérêts économiques, sécuritaires et technologiques : 

  • Pour Trump : consolider les alliances dans le Golfe, attirer des investissements massifs et promouvoir sa vision d’un Moyen-Orient normalisé. 
  • Pour MBS : obtenir des garanties de défense, renforcer la modernisation économique du Royaume et légitimer sa stature sur la scène internationale. 
  • Pour Israël : la possible adhésion saoudienne aux accords d’Abraham pourrait être un tournant diplomatique historique — à condition que les conditions palestiniennes soient respectées.

Risques et critiques 

  • Des voix critiques rappellent que la visite sert à atténuer l’ombre de Khashoggi sans résoudre les questions de responsabilité. 
  • Le débat sur la normalisation est sensé : la demande d’un « chemin clair » vers deux États montre que Riyad veut avancer, mais pas à n’importe quel prix. 
  • Sur le plan technologique, la coopération (notamment sur l’IA) pourrait renforcer les capacités saoudiennes, soulevant des enjeux de transfert sensible.

La visite de Mohammed ben Salmane à la Maison-Blanche est bien plus qu’une simple rencontre diplomatique : elle symbolise la renaissance d’une alliance stratégique, fondée sur des intérêts économiques et géopolitiques croisés. En accueillant MBS en grande pompe, Trump mise sur un partenariat de long terme — qui pourrait redéfinir l’équilibre au Moyen-Orient, particulièrement en lien avec Israël, tout en tentant de passer par-dessus les vieux contentieux. Ce rendez-vous historique montre que les ambitions saoudiennes et américaines convergent — mais que les défis restent énormes, tant sur le plan moral que géopolitique.

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