Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris

Haïti – Visa révoqué : Washington frappe un haut fonctionnaire haïtien suspecté de liens avec des gangs

 


Les États-Unis viennent de franchir une nouvelle étape dans leur pression sur les réseaux de pouvoir en Haïti. Le Département d’État américain a annoncé la révocation du visa d’un haut fonctionnaire haïtien — désormais identifié comme Fritz Alphonse Jean, l’accusant de soutenir des gangs criminels et d’entraver les efforts de l’État haïtien contre les bandes armées.

Une décision sans précédent 

Ce 25 novembre 2025, le Département d’État américain a déclaré appliquer ses nouvelles dispositions : tout visa détenu par l’individu visé est annulé, et toute future demande lui sera refusée. L’objectif : sanctionner ceux qui « fournissent un soutien matériel ou financier à des réseaux criminels ou terroristes ». Bien que l’autorité américaine n’ait pas initialement cité de nom, Fritz Alphonse Jean — ancien gouverneur de la banque centrale et membre du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti — s’est publiquement identifié comme la personne concernée. Il rejette fermement les accusations et affirme que la mesure est politiquement motivée.

Ce qui lui est reproché

Washington accuse Jean d’avoir apporté un soutien — direct ou indirect — à des gangs armés, désormais qualifiés d’organisation terroriste (notamment la coalition Viv Ansanm) — en contradiction avec les efforts pour restaurer la sécurité et organisateur des élections. Ce type de décision s’inscrit dans le cadre d’une politique américaine initiée en 2022, visant à priver d’entrée aux États-Unis toute personne suspectée de collusion avec des réseaux criminels haïtiens.

Un contexte haïtien déjà fragilisé 

La décision américaine intervient dans un contexte particulièrement alarmant pour Haïti : les gangs armés — en particulier Viv Ansanm — étendent leur emprise sur une grande partie de Port-au-Prince et d'autres régions du pays. Depuis le début de l’année, des milliers de personnes ont été tuées ou déplacées, et l’insécurité perturbe gravement la vie quotidienne, l’économie et les institutions. Le CPT est lui-même soumit à de fortes critiques : certains l’accusent de corruption, d’inaction face aux gangs, voire de collusion — accusations que l’affaire visa-révocation semble rehausser.

Réactions et enjeux futurs 

  • Réaction de Jean : Dans une prise de parole au lendemain de l'annonce, Fritz Alphonse Jean a énoncé une manœuvre visant à faire pression sur le CPT, notamment alors que le pays se dirige vers les élections prévues début 2026. 
  • Message pour l’élite haïtienne : Les États-Unis envoient un signal clair : tout soutien — même indirect — à des groupes criminels peut mener à des sanctions sévères. 
  • Pression internationale accumulée : Cette décision pourrait encourager d’autres pays à appliquer des mesures similaires, ce qui risque d’isoler davantage les responsables suspectés. 
  • Impact sur la gouvernance haïtienne : Dans un pays déjà en crise, cette révocation ajoute un nouvel élément d’instabilité politique — alors que l’organisation d’élections libres et transparentes est un défi majeur. 

Ce que cela veut dire pour Haïti 

La révocation du visa de Fritz Alphonse Jean représente bien plus qu’une sanction individuelle : c’est un symbole fort de la détermination internationale à s’attaquer aux racines de l’instabilité en Haïti. Pour les Haïtiens, cela pourrait ouvrir une page nouvelle — si l’État s’engage réellement à rompre les liens entre pouvoir et gangs. Mais le chemin est semé d'embûches. Le pays reste à un carrefour : entre efforts de pacification, crise politique, pression internationale et espoir d’un renouveau démocratique.

Plus récente Plus ancienne