Port-au-Prince traverse une nouvelle phase de crise sécuritaire. Jimmy Chérizier, plus connu sous son surnom « Barbecue », chef de la coalition de gangs Viv Ansanm (« Vivre ensemble »), a appelé ses partisans à lancer une contre-offensive face à la mobilisation accumulée de la police nationale haïtienne, qui a annulé tous ses congés pour répondre à la menace.
Un appel à la résistance et à la lutte
Dans une vidéo largement partagée, Chérizier invite les habitants à rester chez eux ce 17 novembre, précisant que Viv Ansanm va « répondre » aux actions policières. Selon plusieurs médias, il s'agit d'un message clair : les gangs ne comptent pas se laisser intimider, et envisagent une escalade des affrontements.
Cet appel intervient dans un contexte déjà très tendu : ces derniers mois, la Police nationale haïtienne (PNH) a mené plusieurs opérations ciblées contre des positions de Viv Ansanm, notamment dans des zones stratégiques de Port-au-Prince.
Viv Ansanm : une coalition puissante et organisée
Viv Ansanm est une coalition de gangs armés fondée autour de Jimmy Chérizier. Il s’agit d’unissant notamment les Forces révolutionnaires de la famille du G9, une fédération de plusieurs groupes criminels.
Chérizier, ancien policier, s’est imposé comme une figure charismatique et redoutable. Il incarne à la fois le « chef de gang » et l’« homme politique » aux ambitions révolutionnaires.
Réponse musclée de l’État haïtien
- Face à la menace grandiose, les autorités ont pris des mesures fortes : La PNH a annulé les congés de tous ses agents, signe d’une mobilisation totale.
- Des sources indiquent que plusieurs unités spécialisées (BOID, GIPNH) sont prêtes à intervenir.
- Cette posture renforce l’idée d’une guerre ouverte entre l’État et Viv Ansanm, plus que d’une simple opération de maintien de l’ordre.
Les dangers d'une escalade
- La menace d’une contre-offensive de Viv Ansanm pose de nombreuses questions :
- Sécurité des civils : l’appel à rester chez soi peut être perçu comme un moyen d’éviter les zones dangereuses, mais aussi comme un signe avant-coureur de violence accrue.
- Risque humanitaire : Haïti, déjà fragilisé par la criminalité des gangs, pourrait connaître une nouvelle vague de déplacements si les combats se généralisent.
- Crise politique : Chérizier ne se contente pas d'un rôle criminel — il revendique une dimension politique, ce qui complique la réponse purement sécuritaire.
- Pression internationale : Plusieurs acteurs extérieurs suivent la situation de près. L’indignation grandit face à l’autorité réduite de l’État haïtien.
Un chef sous haute pression
- Jimmy « Barbecue » Chérizier est déjà dans le collimateur international : Il a été sanctionné par les États-Unis.
- La coalition Viv Ansanm qu’il dirige a été qualifiée d’organisation terroriste par plusieurs pays, ce qui complexifie encore sa légitimité.
- Malgré les pressions, Chérizier reste extrêmement populaire dans certains quartiers, où il incarne un mélange d’autorité locale et de « révolutionnaire des rues ».
À retenir :
- Jimmy Chérizier « Barbecue » lance une contre-offensive annoncée contre la police.
- Viv Ansanm se mobilise dans un contexte de crise sécuritaire profonde.
- L’État haïtien réagit par une mobilisation générale de la PNH.
- Le risque d’escalade est réel, avec des conséquences potentiellement graves pour la population.
